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Le camp d’internés 1914-1919
Le camp d’internés 1914-1919

Dieser Internet-Auftritt verfolgt das Ziel, möglichst viele Informationen über das Internierungslager auf der Ile Longue zusammenzustellen, damit Historiker und Nachkommen der Internierten sich ein Bild von den Realitäten dieses bisher wenig bekannten Lagers machen können - nicht zuletzt auch, um die bedeutenden kulturellen Leistungen der Lagerinsassen zu würdigen.

Le but de ce site est de prendre contact avec les familles des prisonniers allemands, autrichiens, hongrois, ottomans, alsaciens-lorrains... qui ont été internés, pendant la Première Guerre mondiale, dans le camp de l’Ile Longue (Finistère).

Le réglement, la discipline, les punitions
Article mis en ligne le 13 octobre 2012
dernière modification le 10 février 2016

par Anne, Yvette

Le 87e régiment territorial est chargé de la surveillance du camp. L’effectif est de 333 hommes le 16 août 1916, au moment du transfert de responsabilité au ministère de l’Intérieur. Les effectifs décroissent jusqu’à 130 hommes en février 1918. En contrepartie, des travaux d’amélioration sont entrepris pour faciliter la surveillance du camp. On installe ainsi une seconde clôture, un éclairage à l’acétylène à la périphérie du camp, et l’infirmerie, jusqu’à présent installée dans le fort, est transférée, en septembre 1917, dans l’une des baraques Adrian disponibles.

Le 16 août 1916, il y a un adjudant, 6 sergents, 14 caporaux et 312 soldats soient 333 hommes.
Le 17 février 1918 : on recense un capitaine, un sergent major, 8 sergents, 10 caporaux et 111 soldats soient 130 hommes.

Les archives permettent de connaître, en juillet 1916, la liste des gradés en charge de la surveillance (juillet 1916).
Adjudant Mauroux : surveillance générale
Sergents Kerancol (surveillance générale générale) et Perche (hôpital).
Caporaux Glemarec (surveillance générale) – Risser (magasins, atelier des bottiers, tailleurs, contrôle des effets réparés) – Postel (surveillance à St Fiacre à 4 kilomètres où un prisonnier mécanicien est conduit pour assurer la marche de la machine à vapeur qui actionne la pompe d’alimentation en eau douce) – Laurence (colis postaux : chaque semaine 700 colis arrivent et 150 sont expédiés) – Dirringer et Le Boedec (hôpital) – Geoffroy (infirmerie) – Patao (services de chauffage et d’éclairage).

Comment accueillir 5000 prisonniers et les faire vivre, pendant toute la durée de la guerre, dans un espace clos de 7,5 hectares, dans des conditions de sécurité bien assurées ? C’est le défi que doivent relever les autorités lors de la création du camp de l’Ile longue.
Une organisation de la vie dans le camp s’impose donc. Les circulaires ministérielles adressées au préfet donnent, jusqu’à la fin de la guerre, des instructions précises concernant la gestion du camp. Le préfet transmet au chef de dépôt ces instructions qui concernent tous les domaines de son organisation. Nous nous sommes intéressés particulièrement à celui de la discipline dans le camp de l’Ile longue.

Le règlement
L’administration du camp est tenue de fournir l’emploi du temps journalier de ses internés. Celui-ci est précisé, dans une note de service datée de mars 1916 :

  • 06 h 00 Réveil
    06 h 15 Appel
    06 h 30 Café
    06 h 45 Rassemblement des travailleurs
    10 h 00 Rentrée des travailleurs
    10 h 30 Déjeuner
    12 h 30 Rassemblement des travailleurs
    17 h 30 Dîner
    18 h 15 Distribution du courrier
    18 h 30 Fermeture de la cantine
    19 h 00 Rentrée dans les baraques
    19 h 15 Appel
    21 h 30 Extinction des feux

Les prisonniers peuvent se déplacer à leur gré dans l’enceinte du camp. L’entrée et le stationnement dans les baraques sont autorisés pendant la journée. Ils vaquent librement à leurs occupations. Certains effectuent de façon permanente, à l’intérieur du camp, un travail pour lequel ils sont rémunérés, dans les cuisines ou les ateliers divers (menuiserie, couture, cordonnerie…). Ils peuvent aussi être employés à des tâches administratives. Leur salaire leur permet d’effectuer, en cantine, divers achats contribuant à améliorer leur quotidien : confiture, beurre,
riz, farine, sucre, chocolat, biscuits, pain, viande, légumes secs…mais aussi tabac, pétrole, journaux.

L’alimentation des prisonniers fait aussi l’objet d’une réglementation. La dépêche ministérielle du 26 janvier 1916 stipule que celle-ci est « …exactement la même que celle qui est distribuée en Allemagne aux prisonniers français dans la même situation… » et que « …ces prisonniers reçoivent trois fois par semaine 120 grammes de viande plus une fois de la saucisse ; en tout 460 grammes. Il ne leur est alloué d’autre part que 300 grammes de pain par jour…Cette mesure ne s’applique ni aux malades, ni aux blessés, elle devra par contre être rigoureusement observée à l’égard de tous les prisonniers allemands qui restent à l’intérieur des dépôts , soit qu’ils y attendent une prochaine utilisation de leur main-d’œuvre, soit qu’on les y occupe à des travaux n’exigeant aucune dépense de force physique. D’autre part, la diminution des rations de viande et de pain sera compensée par une augmentation de la quantité des autres aliments… »

Les bains de mer pendant l’été, à partir du 20 mai 1916, sont aussi sujets à réglementation, ainsi que les bains-douches :
1. Le service des bains de mer commencera le 1er juin 1916.
2. Les bains de mer seront pris par 4 groupes à la fois.
3. La durée de la baignade ne devra pas dépasser 20 minutes.
4. Il est défendu de se bousculer, de pousser des cris « au secours ! » sans être en danger.
5. Il est défendu de se baigner sans caleçon ou costume de bain.
6. Avant et après la baignade, les chefs de groupe feront l’appel de leurs hommes et en rendent compte.
7. Une limite sera indiquée pour ceux sachant nager.
8. Ces baignades ne sont pas obligatoires, mais il est de l’intérêt de tous d’en profiter…
9. 1 gradé, 2 rameurs, 2 prisonniers très bons nageurs seront dans la baleinière qui naviguera entre les 2 bouées limite extrême. Un infirmier assistera à chaque baignade….
Bains-douches : Les douches sont autorisées dans le local réservé à cet effet mais, en raison de la période de sécheresse, leur usage est limité de 13h à 17h30 et seulement par 30 hommes à la fois. La garde et la police dans ce local sont assurées par un surveillant.

Surveillance, discipline et sanctions
De novembre 1914 à juillet 1916, la gestion du camp d’internement de l’Île longue est assurée par le 87ème Régiment d’infanterie territorial. Il dépend donc du Ministère de la Guerre. Y sont internés des prisonniers de guerre capturés sur le front, mais aussi des prisonniers civils arrêtés sur le territoire français ou capturés à bord de navires de commerce ou dans d’autres pays (Cameroun, Togo, Maroc, Algérie, Congo belge). Le 25 juillet 1916, la gestion du camp est remise à l’autorité civile et dépend désormais du Ministère de l’Intérieur.

La surveillance extérieure du camp, assurée par les militaires, est maintenue, mais les effectifs du détachement de garde diminuent au fur et à mesure que les offensives sur le front exigent plus de soldats : de 333 hommes le 16 août 1916, leur nombre passe à 230 le 27 décembre 1916, à 162 le 26 novembre 1917, puis à 130 le 17 février 1918.

L’enceinte du camp : « Le camp est entouré d’une double rangée de poteaux en bois placés à 2 m d’intervalle et ayant respectivement 1.60 et 1 m de hauteur. Ces poteaux supportent des fils de fer barbelés espacés de 20 cm. Des fils de fer de même nature relient les poteaux entre eux et forment un enchevêtrement … », « Autour du camp sont placées 16 guérites plus trois autres à l’intérieur et un poste de garde… » Lors de l’inventaire du 16 août 1916, la clôture est déclarée en mauvais état. A partir de 1917, des aménagements supplémentaires sont faits pour compenser les diminutions de personnel militaire : « un deuxième entourage en fils de fer barbelés », l’aménagement d’un chemin de ronde entre les deux clôtures ainsi que son éclairage par des lampes à acétylène sur une longueur d’ un kilomètre à la périphérie du camp facilitent la surveillance par les sentinelles. Le nombre de celles-ci sera divisé par deux. Le transfèrement de l’infirmerie de l’extérieur à l’intérieur de l’enceinte du camp est réalisé.

L’ordre et la discipline à l’intérieur du camp sont assurés par : un chef de dépôt, un gestionnaire comptable, un surveillant-chef et huit surveillants ; ce nombre passera à dix puis à douze. Ces surveillants sont le plus souvent officiers de marine en retraite, parfois gendarmes ou autres fonctionnaires. Ils sont logés à l’Île longue. Ils ne sont pas armés. Au moment du transfert du camp à l’autorité civile, la question de l’armement des surveillants se pose mais reçoit une réponse négative. En septembre 1919, alors que l’armistice est signé, les « lenteurs apportées à leur libération » font croître l’impatience des internés qui manifestent des « dispositions plus agressives » vis-à-vis des surveillants. Ceux-ci renouvellent leur demande d’armes pour pouvoir se défendre éventuellement pendant les rondes de nuit, mais le préfet consent à ne doter d’un revolver que le chef des surveillants. Les internés eux-mêmes participent au maintien de l’ordre et au respect du règlement intérieur. Les chefs de groupe (un par baraque) sont responsables des appels. Ils veillent au maintien de la discipline, reçoivent les doléances éventuelles des internés dont ils ont la charge, peuvent régler leurs conflits. Ils sont tenus de rendre des comptes au surveillant-censeur.

La circulaire du 24 décembre 1916 du Ministre de l’intérieur concernant l’emploi de la main-d’œuvre des internés civils à l’intérieur des camps précise que : « le travail n’est pas obligatoire. Toutefois, les prisonniers sont astreints aux corvées de propreté, de salubrité et d’épluchage de légumes… ». A l’Île longue, s’y ajoute la corvée de vivres concernant le débarquement des denrées, marchandises, courrier et colis arrivant de Brest par la canonnière, tous les jours entre 11 h 30 et midi. Concernant le respect de la propreté et de la salubrité, les prisonniers sont astreints à des corvées de balayage et de nettoyage des chambres, des locaux communs (cantines, latrines). Le non-respect du règlement intérieur entraîne l’administration de punitions en rapport avec la gravité du manquement ou de l’acte commis.
Les sanctions sont individuelles ou collectives. Le plaignant peut être un surveillant, un chef de groupe, l’employeur d’un interné chez qui celui-ci est détaché ou toute autre personne qui a eu à se plaindre du comportement d’un interné, y compris un (ou plusieurs autres) interné(s). Les sanctions peuvent être des peines de prison et/ou des séjours en cellule dans les locaux disciplinaires du camp, des privations de correspondance, des suppressions de journaux, le transfert dans un camp disciplinaire (Groix, Saint-Tropez, Crozon ou Noirmoutier), des séjours en prison en dehors du camp, à la maison d’arrêt de Châteaulin lorsque le chef du dépôt demande, pour un interné, l’ouverture d’une information judiciaire au Procureur de la République.

C’est le chef du dépôt qui reçoit les plaintes et inflige la sanction. Il peut proposer une peine allant de un à cinq jours de prison. Une circulaire du Ministre de l’Intérieur de 1916 aux préfets prévoit la mise en place de registres réglementaires dans tous les dépôts d’internement dont un registre des punitions dans lequel sont répertoriés les noms, motifs et punitions infligées. Une copie hebdomadaire du registre est transmise par courrier au sous-préfet de Brest qui la fait parvenir à son tour au préfet à Quimper. Le préfet peut modifier la punition et infliger une peine supérieure à celle proposée (jusqu’à trente jours de prison et/ou de cellule) ; il fait part de sa décision par courrier au sous-préfet qui en informe le chef du dépôt. Celui-ci fait exécuter la peine. Les abris-casemates sous-traverses 5 et 6 de la batterie extérieure sont affectés à l’usage de locaux disciplinaires (5 : cellule et 6 : prison du camp). C’est le ministre de l’Intérieur qui décide et ordonne les transferts en camp disciplinaire.

Les motifs pour les peines de prison sont variés : l’esquive ou la mauvaise volonté à exécuter une corvée de vivres, d’épluchage, de transport du charbon (utilisé pour le chauffage et la cuisine), de nettoyage des bains-douches ou des latrines, l’absence à l’appel du matin ou du soir, le non-respect de l’ordre de passage à la distribution des colis, une querelle avec un autre interné, un abus de confiance, une inconvenance, une insulte ou une menace envers un chef de groupe, le bris accidentel d’un carreau, un vol de vivres (pain, oignons, pommes de terre, viande..), de boissons (bière, vin), de charbon, de bois (celui-ci étant le plus souvent « prélevé » dans une construction en place : baraque, lavabo…) .

La peine de cellule sanctionne le plus souvent des cas de récidive d’indiscipline, d’ivresse, de tapage nocturne ayant nécessité l’intervention du service de ronde, d’organisation de jeux de hasard (chevaux, roulette..), d’ absence d’un interné dans sa baraque, de violences envers un autre interné ayant nécessité l’intervention du service de surveillance, de recel d’objets volés, de modification du baraquement ou de son mobilier : fenêtre ou cloison supplémentaire, chaise…

Les conditions de détention en cellule d’un interné sont définies précisément par une circulaire :

  • La cellule de punition doit être salubre et tenue avec la plus grande propreté. Elle sera munie d’un lit de camp. L’interné puni recevra les couvertures nécessaires.
  • Tout interné puni de plus de 8 jours de cellule doit être au moins une fois par semaine, visité par un médecin qui appréciera si son état de santé permet la continuation de séjour en cellule.
  • Tout interné puni de cellule doit sortir une heure par jour.
  • La punition de cellule comporte la suppression du café, du tabac et de tout achat de cantine, ainsi que la suppression de correspondance.
  • Le régime de cellule est la soupe une fois par jour avec ration ordinaire de pain, avec supplément s’il y a lieu.

Georges Hermann Ebel est ainsi sanctionné d’une peine de quinze jours de cellule après que l’on ait découvert, le 18 août 1917, le creusement sous sa baraque (la 38) d’une cave de trois mètres sur deux sur une hauteur d’un mètre soixante-dix et la construction d’un four destiné à faire cuire de la charcuterie dont il a l’intention de faire commerce. La viande qu’il utilise provient de l’achat, en cantine, par lui-même et par d’autres internés avec lesquels il s’est entendu au préalable, car la quantité autorisée à l’achat est limitée à 200 g par homme et par semaine. Le chef de dépôt ordonne la confiscation pour revente, sous la responsabilité du chef de groupe de G. H. Ebel, de la viande de porc restante (8,3 kg) aux camarades de celui-ci. Il précise, dans son rapport au préfet : « il s’agissait de se défaire de ce porc dans un intérêt d’hygiène ». Le produit de la vente, versé au compte d’Ebel, permettra au gestionnaire du camp de financer « les dégâts occasionnés par cette construction, en ce qui concerne les planches dérobées et utilisées par cet interné pour ladite construction », chiffrés à 45 francs.

La sanction maximale de trente jours de cellule est infligée aux auteurs d’infractions graves. C’est le cas d’ Hans Schmidt qui « a volontairement exercé des violences et voies de fait » envers un surveillant du camp. L’ouverture d’une information judiciaire auprès du procureur de Châteaulin lui coûtera en plus, une condamnation par le tribunal à deux mois d’emprisonnement. Le vol, par Otto Ihns et Willy Toth dans la nuit du 22 au 23 novembre 1917 dans le magasin de vivres, de 50 kg de graisse, 20 kg de sucre, 20 kg de café et 4 kg de fromage de gruyère, provisions retrouvées enfouies sous le lit de Willy Toth, est sanctionné par la même durée de peine de cellule, prolongée, à la suite d’un procès, d’une condamnation à six mois d’emprisonnement à la maison d’arrêt de Châteaulin pour les deux auteurs du vol. C’est encore le vol d’une montre en or, accompli par O. M... aidé de K… suivi de sa mise en vente le 20 janvier 1917 qui condamne les coupables à trente jours de cellule ainsi qu’à un transfert dans un dépôt disciplinaire.

La tentative d’évasion, du camp ou du lieu de travail, est une des plus graves infractions commises. Elle est toujours sanctionnée par trente jours de cellule suivis d’un transfert en camp disciplinaire. Des récidivistes de tentative d’évasion du dépôt de l’île de Groix, O. Clavel et W. von Lagenschwartz sont condamnés à un an de prison à la maison d’arrêt de Lorient.

Les peines de prison et de cellule ou le transfert vers un camp disciplinaire sont des sanctions administratives, mais l’interné en infraction s’expose également à des sanctions judiciaires délivrées par un tribunal dans le cas des délits les plus graves.

La privation de correspondance. Les auteurs des courriers contenant des propos jugés insolents, mal fondés ou injurieux pour la France sont sanctionnés par un séjour en prison et/ou en cellule ainsi que par une privation de correspondance, de durée variable, de quelques jours à deux mois selon la teneur des propos écrits. C’est ainsi que C. Schielke, pour avoir écrit sur une carte adressée à sa femme : « …Ma libération est encore lointaine. C’est un malheur que je sois tombé en captivité française ; Si j’avais été pris par les cannibales, il y a longtemps qu’on m’aurait mangé ou mis en liberté. », est sanctionné par quinze jours de prison et huit jours de privation de courrier. Une peine de quinze jours de prison dont huit de cellule, ainsi qu’une privation de correspondance de deux mois est attribuée à un interné qui, dans un de ses courriers, a écrit : « Ici tout me dégoûte. Tu dois bien penser comment il faut vivre ici, il faut même souffrir de la faim et pourquoi ? Aucun Français ne pourrait me dire pourquoi il faut que je reste derrière le fil de fer barbelé.. ».
A l’occasion du premier mai 1919, des drapeaux rouges ont été arborés sur presque toutes les baraques des internés. L’ordre d’enlever les drapeaux a été respecté sauf pour un drapeau noir surmontant la baraque numéro un et portant les inscriptions : « Premier mai - Vive l’internationale – Vive la révolution sociale – Liberté et bien-être au peuple - Mort au canaille ». Les deux prisonniers reconnus ayant arboré le pavillon noir ont été punis de cinq jours de cellule. Une peine collective de huit jours de privation de correspondance a été infligée à tous les internés.

La distribution de journaux français peut également être suspendue, si celle-ci occasionne désordres et indiscipline. C’est ainsi que, pendant la nuit du 7 au 8 décembre 1916, des bruits à propos de la prise de Bucarest, relatée par les journaux, provoquent une effervescence entre Allemands et Autrichiens : 150 internés discutent devant leur baraque. Une sanction collective est appliquée : la suppression de journaux pendant 10 jours.

La mise en service des registres, dont celui des punitions, dans les camps d’internement, n’a été effective qu’à partir de septembre 1916 et les états de semaine transmis au préfet ne mentionnent aucune peine de prison ou de cellule pour la période du 22 novembre 1918 au 10 janvier 1919 qui a suivi la signature de l’armistice. Pour l’année 1917, les archives de ces états de semaine couvrent l’année entière et permettent de chiffrer les sanctions administrées aux internés de l’Ile longue : 93 peines de prison, 74 peines de cellule dont 39 d’une durée égale ou inférieure à cinq jours et 14 d’une durée de trente jours dont 12 ont pour motif une tentative d’évasion. L’effectif du camp est d’environ 1900 internés au printemps 1917. Au vu des effectifs pour la période considérée, du nombre réduit de prisonniers ayant enfreint le règlement, de l’importance toute relative des délits le plus communément commis, force est de constater que la discipline semble avoir été plutôt assez bien respectée dans le camp d’internement de l’Ile longue.

Pour en savoir plus :

  • Didier Cadiou, « Un camp d’internement sur l’Ile longue 1914-1920 », Avel Gornog, n°5, Crozon, juin 1997, pp. 2-11.
  • Didier Cadiou, « Les derniers mois du camp d’internement de l’Île-Longue », Avel Gornog, n°18, Crozon, juillet 2010, pp. 34-50.